Télétravail

Homme au téléphone dans une cabine

"Pour comprendre en quoi consiste le télétravail, je prendrai le contre-pied des définitions que l'on trouve dans des ouvrages traitant de ce sujet :

  • non, le télétravailleur n'est pas nécessairement «une personne qui travaille en itinérant hors de l'entreprise» car, à ce compte-là, les voyageurs de commerce utilisant les cabines publiques de téléphone de mon enfance auraient été des télétravailleurs au même titre que les vitriers et rémouleurs ambulants,
  • non, le «travailleur nomade» n'est pas (ne doit pas être) «une personne qui sort du champ de l'emploi sédentaire sécurisé traditionnel, sous d'autres formes que celles du travail dominant» .
Ordianteur sur une terrasse face à la nature

Le télétravail n'est pas non plus un autre travail. C'est le même exercé dans des conditions différentes, moins dépendantes d'un lieu (le «lieu de travail») et d'un horaire fixe imposé (la pendule de pointage en faisant foi).

 

Les travailleurs éligibles sont tous ceux n'ayant pas l'obligation, par la nature de leur activité, d'être en contact physique avec leurs interlocuteurs (aide à la personne, accueil …) et/ou avec des équipements (moyens de transport, maintien de l'ordre …).

 

Selon la définition donnée par IBM en 1998, le télétravailleur se caractérise par la possibilité qui lui est donnée «d'accéder à l'information et de travailler de n'importe où et à tout moment».

Cette souplesse dans les conditions d'exercice du travail a été rendue possible avec les moyens de communication largement diffusés à partir du début des années quatre-vingt dix, essentiellement internet et les téléphone et ordinateur portables.

 

Ces moyens existent depuis une vingtaine d'années et le télétravail n'a pas fait la percée que l'on pouvait escompter alors que les métiers éligibles ont plutôt tendance à s'accroître comme on le constate par exemple avec la montée en puissance des banques en ligne (pourquoi seul le client devrait-il passer ses ordres en dehors d'un lieu dédié à ces opérations?).

 

Le télétravail est pourtant une mine de compétitivité pour l'économie d'un pays du fait de la moindre déperdition d'énergie improductive gaspillée dans les transports et, de ce fait, un enjeu écologique majeur. Mis en place dans de bonnes conditions, il est aussi un facteur d'amélioration de la qualité de vie par la souplesse qu'il procure au travailleur.

Comme à l'accoutumée, j'essaierai d'identifier (pas de justifier) les raisons pour lesquelles, un quart de siècle après que les moyens aient été disponibles, le recours à cette solution est aussi modeste, Je le ferai en me référant à mon expérience du sujet, en tant que manager de personnes autour de 1980 et, vingt-cinq ans plus tard, dans ma dernière mission professionnelle de promotion du télétravail dans le contexte européen (et un peu plus) de mon entreprise.

 

J'examinerai la situation telle que je la considérais en 2016 puis dans cette période très particulière de l'épidémie du coronavirus en 2020, période durant laquelle le télétravail est devenu obligatoire (texte rédigé en avril).

  Pour traiter ce sujet, j'ai consulté les documents suivants :

Guide du travailleur nomade, Gérard Ducret, Maabolt 2007

Le télétravail en France, Pierre Morel à l'Huissier et Nicole Turbé-Suetens, Pearson 2010

Télétravail, réalité ou espérance? Bertrand Schneider et Nicole Rosensohn, PUF 1997

Le travail jetable, Gérard Filoche, Ramsay 1997

Le télétravail, Raymond-Marin Lemesle et Jean-Claude Marot, PUF Que sais-je 1994

Le grand livre du droit du travail pratique, Michel Mimé, Eyrolles 2019

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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