"   Il y a postillon et postillon: le postillon qui a acquis une soudaine notoriété en avril 2020 sous l'appellation de petit postillon et le postillon d'une toute autre dimension, le conducteur d'une voiture de poste, disparu dans la seconde partie du 19ème siècle mais qui dans les années cinquante du vingtième, celles de mon enfance, demeurait un personnage familier du fait de la place que tenaient encore les chevaux dans les transports et les travaux des champs.

Cette chronique comportera trois volets:

• en 1954 Abus du postillon: danger. Le vin du postillon s'illustre dans les scénettes de réclame des entractes des cinémas. Ce postillon-là présente aussi un danger mais ce n'est pas celui d'une régurgitation intempestive, au contraire celui d'une ingurgitation abusive.

• En 1965 Boby passe la rampe. L'occasion m'est donnée de constater de visu et de facto que les «petits postillons» peuvent être projetés à plusieurs mètres quand leur auteur se démène comme un bon diable à la façon de Boby Lapointe.

• En 2020 La chasse aux postillons. La chasse aux postillons émis à l'occasion des échanges verbaux n'est officiellement déclarée que début avril, deux semaines après que la guerre et que le confinement qui en découle ont été solennellement annoncés par le Président. L'arme contre les petits postillons, le masque, longtemps déclaré inutile, devient alors salutaire, recommandée et bientôt obligatoire sous peine de sanctions.  "

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Avant d'écrire cette chronique, j'ai consulté les ouvrages suivants dont sont extraites quelques photographies :

Le vin quotidien, Alphonse Boudard, Du May 1993

Le cabaret «rive gauche», Gilles Schlesser, L'Archipel 2006

Boby Lapointe, Jacques Perciot, Denoël 1997

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

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