"     Au mot essentiel sont en premier lieu attachés les quasi-synonymes primordial, principal, fondamental, vital, capital.

Quand, face à la pandémie du coronavirus, le gouvernement décide lors du deuxième confinement de la fermeture des commerces non essentiels, il assimile cette conception de l'essentiel aux besoins vitaux de subsistance (vivres et boissons) et de soins (consultations, médicaments, analyses et interventions).

 Ce faisant, il s'en tient aux besoins physiologiques immédiats, besoins dont l'inassouvissement met en péril notre existence, ceux qui constituent le socle de la pyramide édifiée par le psychologue américain Abraham Maslow. Sur ce socle s'appuient successivement les quatre autres niveaux de besoins identifiés selon sa théorie: la sécurité, l'appartenance, l'estime et, au sommet de cette pyramide, l'accomplissement de soi.

Présentation de la pyramide de Maslow, 14 7 2018, 5 minutes 30

Sur ce socle s'appuient successivement les quatre autres niveaux de besoins identifiés selon sa théorie: la sécurité, l'appartenance, l'estime et, au sommet de cette pyramide, l'accomplissement de soi.

Il ne convient pas de déduire de cette hiérarchie que l'on ne peut atteindre le niveau le plus élevé qu'après avoir pleinement satisfait les niveaux inférieurs à commencer par les besoins de sauvegarde. Preuve en est par exemple du sacrifice accepté par les résistants durant la période ayant précédé ma naissance.

Mes quelques modestes observations sur la notion d'essentiel dans les années qui suivent la guerre confirment les limites du «modèle» de Maslow.

Dans cette chronique, avant d'examiner ce qui fait la spécificité du mot essentiel utilisé durant la pandémie (2020 Essentiel incernable), nous constaterons comment un produit qui n'avait rien d'essentiel dans la vie quotidienne, le carburant destiné aux foyers (puisque le parc automobile était fort restreint au sortir de la guerre), devient un sujet de préoccupation prédominant lors de la crise du canal de Suez en 1956 (1956 Essences essentielles).

Puis, de 1956 à 2020, tandis qu'une société de consommation effrénée succède à la décennie 40 de disette et de privations, naissent en opposition divers mouvements prônant la frugalité, voire l'ascétisme (1993 Essentiel sublimé).

Je dévoilerai plus tard les raisons du choix de l'année 1993 comme un peu plus représentative que les autres de ce dilemme qui enfle durant les six décennies écoulées.   "

Pour poursuivre la consultation de cette chronique, cliquez ici

Pour écrire cette chronique, j'ai consulté les ouvrages suivants : 

Le bonheur en plus, François de Closets, Denoël 1974

L'art de l'essentiel, Dominique Loreau, J'ai lu 2009

Le minimalisme, concept et pratiques d'éco-consommation, Gérard Bertolini, Ed. Economica 2000.

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

Pour faire un commentaire, une suggestion, une critique, cliquez sur ce lien