Robots

 " Le mot robot apparaît pour la première fois en 1920 dans une pièce de théâtre de l'écrivain tchèque Karel Capek, «Rossum's Universal Robots (R.U.R.). Ce mot est issu de robota (travail). Les robots dont il est ici question sont en fait des automates androïdes capables d'agir et de parler comme des humains.

 

Or, comme on le sait aujourd'hui, les robots n'ont pas besoin d'adapter une forme humaine pour être redoutables, ainsi en est-il par exemple des drones militaires capables d'identifier leurs victimes et de décider de leur sort funeste.

 

Cette conception est aussi trop vague puisqu'il ne suffit pas de se présenter sous une forme humaine et de parler pour présenter le moindre intérêt. Les robots que je vais évoquer ici sont des dispositifs qui peuvent plus ou moins se substituer à des intervenants humains ou les assister pour mener à bien leurs tâches. Ils peuvent ou non disposer d'une certaine autonomie et d'une certaine capacité d'apprentissage. Pour illustrer d'un exemple, le robot médical qui permet de réaliser une intervention chirurgicale à distance ne dispose d'aucune autonomie et d'aucune capacité d'apprentissage. Pour autant, ce robot apporte un risque moindre et de bien meilleures conditions pour le patient comme pour le chirurgien.

Le robot depuis Karel Capek, Universcience, 3 minutes 20, 21 7 2015

 

Dans la pièce de Karel Capek, les robots échappent au contrôle des hommes et prennent le pouvoir. Ce thème rebattu de la littérature et du cinéma de science-fiction demeure très actuel un siècle plus tard, ce bien que les robots soient déjà largement répandus dans bien des domaines de la vie professionnelle et privée sans que leurs pouvoirs mortifères l'aient emporté sur les bienfaits qu'ils nous procurent.

 

On redoute aussi désormais la suppression d'emplois, donnée certes à considérer mais pour préparer de nécessaires «transitions professionnelles» tant il serait vain et stupide de prendre des dispositions pour contrecarrer ce progrès.

 

Après consultation de certains des nombreux ouvrages sur ce thème, j'ai choisi de décomposer cette chronique en quatre étapes:

  • 1956 quand les robots familiaux sont associés à la marque normande Moulinex et que des experts adoptent l'appellation intelligence artificielle pour désigner «l'ensemble des théories et des techniques mises en œuvre en vue de réaliser des machines capables de simuler l'intelligence» (définition de l'Encyclopédie Larousse);

  •  1997, l'année ou le plus illustre des joueurs d'échecs est vaincu par l'ordinateur surpuissant Deep Blue d'IBM. En 1997 également, apparaissent des robots domestiques ayant dépassé le stade des ustensiles de cuisine électrifiés et dotés d'une autonomie limitée: les prototypes d'un aspirateur et d'une tondeuse à gazon. Dans l'industrie, la robotique industrielle s'applique désormais à des séquences de travail standardisées, dépassant amplement celles des machines-transfert de l'immédiat après-guerre;

  • 2017, un nouveau cap est franchi avec Liberatus, ordinateur vainqueur d'une partie de poker, jeu, d'après les spécialistes dont je ne suis pas, caractérisé par un degré d'incertitude sensiblement plus élevé que les échecs. Les robots domestiques ne s'en tiennent plus à des rôles d'esclaves libérant leurs maîtres de tâches fastidieuses, dangereuses ou physiquement fatigantes. Avec l'intelligence artificielle dont ils sont dotés, ils se comportent en pseudo-amis et vont même de ce fait être parfois élevés aux rôles d'assistants thérapeutiques;

  • 2019, des robots sophistiqués recourant à l'intelligence artificielle équipent désormais des voitures de grande diffusion. Cela me conduit à quelques réflexions sur les avantages mais aussi sur les limites et sur les risques de ces aides qui peuvent déjà, pour la bonne cause, se substituer à la volonté de leurs propriétaires.  "

Pour compléter cette introduction sommaire, on peut voir plusieurs émissions qui ont été récemment consacrées intégralement aux robots et à l'intelligence artificielle sous des angles différents :

Les robots au Japon, L'angle éco, 42 minutes 30, 24 1 2017

Robots, le meilleur des mondes, Envoyé spécial, 33 minutes 50, 11 1 2018 L'intelligence artificielle va t'elle nous dépasser? , Arte,53 minutes 40, 6 10 2018

 

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Il y a pléthore d'ouvrages sur ce thème. Voici ceux que j'ai consultés avant d'écrire cette chronique :

  • Vivre avec les robots, Paul Dumouchel et Luisa Damiano, Seuil 2016
  • Des robots et des hommes, Laurence Devillers, Plon 2017
  • Les dessous de l'intelligence, Michel Claessens, Imago 1990
  • La chute de l'empire humain, Charles-Edouard Bouée, Grasset 2017
  • L'humanité augmentée, Eric Sadin, Éditions L'échappée 2013
  • Le jour où mon robot m'aimera, Serge Tisseron, Albin Michel 2015
  • Ma vie avec un robot, Thibaut Seve, Bellota films 2015 (DVD)
  • Le siècle de la voiture intelligente, Claude Lorgeau, Presses des Mines 2009
  • Des machines, des plate-formes et des foules, Erik Brynjolfsson et Andrew Mcafee, Odile Jacob 2018
  • L'intelligence artificielle va t'elle nous dépasser?, Guilain Depardieu, Thibaut Martin 2018
  • Intelligence, Jeff Hawkins, Campus Press 2005

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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