Concorde

"   Chacun peut constater que, bien que l'avion Concorde ait cessé de voler depuis 17 ans, il continue à alimenter régulièrement la chronique.

Le fait que les dates-clés de son existence, sujettes à commémorations d'anniversaires, se répartissent sur 7 mois différents de l'année expliquent en partie cette persistance :

  • en mars 1969, premiers vols d'essais suivis en juin de survols de la région parisienne à l'occasion du salon du Bourget,

  • en janvier 1976, premiers vols commerciaux réguliers,

  • en novembre 1977, premiers vols réguliers Paris-NewYork, 

  • en juillet 2000, catastrophe de Gonesse à moins de deux minutes de l'aéroport de Roissy,

Il y a 20 ans, le crash du Concorde à Gonesse, au nord-est de Paris, Sud-Ouest, 25 7 2020, 1 minute 40

Cérémonie à l'occasion du dernier vol Concorde
Cérémonie à l'occasion du dernier vol Concorde
  • en juin 2003, dernier vol d'un appareil français,

  • en octobre 2003, dernier vol d'un appareil anglais.

A ces occasions de remémorations de l'odyssée passée s'ajoutent celles suscitées par les divers projets de nouveaux vols supersoniques, de nombreux projets jusqu'à présent inaboutis:

Le projet de Boom Technology
Le projet de Boom Technology
  •  de la NASA associée à Lookhead Martin pour la réalisation d'un jet d'affaires,
  • de Spike Aerospace,

  • de Boom Technology, projet soutenu par Richard Branson (Virgin) visant à la réalisation d'un avion de 45 à 55 sièges,

  • de Boeing visant haut (30 kilomètres d'altitude) et fort (6000 km/h) mais tard puisqu'à un horizon de 20 à 30 ans.

Boom dévoile l’héritier du Concorde, l’avion supersonique XB-1, Paris-Match 13 07 2020, texte et illustration

 

De fait, Concorde a quasiment été le seul avion supersonique affecté au transport de passagers et, ce, sur une longue période (27 ans).

 

Les États-Unis avaient abandonné le financement de leur projet au vu des montants à engager et des risques pesant sur sa faisabilité. Les Soviétiques avaient souffert de la catastrophe de leur avion d'essai au salon du Bourget de 1973 et avaient limité leurs ambitions aux vols de fret après un deuxième accident en 1978.

 

Il n'y a pas grand chose à dire – seulement de l'émotion à ressentir – des trois dernières dates significatives de Concorde. Les premières étapes ont en revanche suscité mon intérêt car, bien que j'aie été leur contemporain, j'avais beaucoup de choses à découvrir et à approfondir ainsi que la lecture des ouvrages mentionnés dans la bibliographie me l'a confirmé:

  • en 1969, je suis témoin du survol de Paris par un Concorde qui ne vole que depuis moins de trois mois et dont je viens de découvrir, 51 ans plus tard, qu'il résultait d'un projet de moyen courrier supersonique visant à prendre la succession de la Caravelle, d'où le titre de cette étape «Caravelle supersonique»;

  • en 1976, «la petite place de Concorde» , titre que l'on pourra juger persifleur mais qui reflète pourtant bien une réalité que les décennies suivantes ne démentiront point: le bel objet est parvenu à trouver sa place dans le trafic aérien en dépit des nombreuses difficultés surmontées mais à quel prix et pour quelle accumulation de déficits de fonctionnement à venir.

 

Les compagnies autres que les compagnies nationales qui avaient pris des options d'achat les ont toutes dénoncées et les États-Unis, mauvais joueurs, vont refuser pour un temps le survol qui assurerait la destination la plus escomptée, celle de New York.  "

Avant d'écrire cette chronique, j'ai consulté les ouvrages suivants dont sont extraites quelques photographies :

Concorde, Frédéric Béniada et Michel Fraile, E/P/A 2018

Avant et après Concorde, Frédéric Simi et Jacques Bankir, Éditions du Seuil 1968

La grande aventure de Concorde 1960-1970, Henri Ziegler, Grasset 1976

Les temps qui changent, Michel Pierre, Découvertes Gallimard 1999

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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