Tramway

2012 Un tram sinon rien

Tramway de Nantes en "site propre"
Tramway de Nantes en "site propre"

 

"  L'augmentation des prix du pétrole, les préoccupations liées à l'environnement et les encombrements croissants (de l'ordre du 10 millions de véhicules en circulation en 1966, de 21 millions en 1980 pour atteindre 38 millions en 2012) conduisent à un regain d'intérêt pour les tramways, des tramways d'un nouveau genre.

 

Nantes a été la première ville de la renaissance en 1985 (27 ans après la fermeture de la dernière ligne). En 1998, lors de vacances de Pâques, je ferai ici mon «baptême du rail plat».

 

Les nouveaux tramways sont transfigurés à l'extérieur comme à l'intérieur, comme si, pour les voitures, on était passé sans transition des tacots pétaradants et poussifs des origines aux habitacles climatisés de la fin du siècle.

 

Tramway de Paris années 20-30 sur la chaussée
Tramway de Paris années 20-30 sur la chaussée

Alors que les automobiles étaient en nombre infime, les premiers tramways en avaient pris à leur aise sur les chaussées, jusqu'à circuler en leur milieu. Ils abandonnaient dorénavant la coexistence pour circuler préférentiellement en «sites propres», ainsi protégés des encombrements.

Leur esthétique devenait un argument de vente à l'étranger et l'on allait jusqu'à créer des œuvres d'art sur leur parcours comme cela avait été le cas en 2000 pour la première ligne à Orléans.

Tramway tiré par un cheval à Tours 1877-1900
Tramway tiré par un cheval à Tours 1877-1900

 

Pour cette ville, il s'agissait d'un retour après 62 ans d'interruption.

Des tramways tractés par des chevaux avaient fait leur apparition en 1877. En 1899, quatre lignes à traction électrique desservant des communes de la périphérie se croisaient au pied de la statue de Jeanne d'Arc au centre de la ville, place du Martroi, (sans compter les tacots qui cheminaient en Sologne jusque dans des départements limitrophes).

Tramways élecriques place du Martroi à Orléans 1899-1938
Tramways élecriques place du Martroi à Orléans 1899-1938
Tramway Orléans première ligne

En 2000, avec une ligne nord-sud atteignant le nouveau quartier de La Source, on était donc loin d'avoir reconstitué l'écheveau abandonné dans les années trente.

 

Tous s'accordaient sur la nécessité de réaliser sans délai une autre liaison rapide est-ouest.

Cependant, un changement de majorité intervient aux élections municipales de mars 2001: le choix du tramway pour cette liaison rapide est alors contesté. S'ensuit une longue période ainsi décrite par Pierre Bazin: «de tergiversations en études sur d'autres modes de transport, bus guidés notamment, dont les bénéfices n'ont jamais pu être démontrés, beaucoup de temps et d'argent ont été perdus».

 

Selon Daniel Decoin et ses coauteurs:, les études portent sur toutes les solutions possibles en sus du tramway: «bus en site propre, trolleybus, «tram sur pneus», bus sur voie réservée avec guidage immatériel, tram-train etc»... pour finalement retenir la solution du tramway.

Deuxième ligne d'Orléans en construction rue Jeanne d'Arc  (alimentation électrique au sol)
Deuxième ligne d'Orléans en construction rue Jeanne d'Arc (alimentation électrique au sol)

Si l'on ne s'interroge pas sur la qualité de ces études et sur la pertinence des comparaisons qu'elles ont permises, il y a là pour les partisans du tramway un dossier promotionnel en or: quelle meilleure démonstration de la suprématie de cette solution que celle apportée par ceux qui ne lui étaient à l'origine pas spécialement favorables?

 

Lorsque la deuxième ligne sera mise en service, le 30 juin 2012, onze ans et demi se seront écoulés depuis l'inauguration de la première ligne.

 

 Un tram sinon rien … avant longtemps!  "

 

Chronique publiée en février 2017

 

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