Naples

1966 Miracle ?

" La traversée de l’Italie de Lecco à Milan puis Florence et Rome par une autoroute aux nombreux ouvrages d’art tend à conforter l'image de cette Italie dynamique et quelque peu en avance sur une France qui n’est encore dotée que d’un réseau autoroutier dérisoire. 


En parvenant à Naples, j’ai en tête deux images inconciliables de la cité : celle bariolée, clinquante et roucoulante des opérettes de mon enfance  et celle, sombre et inquiétante, que m’en a récemment donné le film de Francesco Rossi « Main basse sur la ville », film ayant pour thème la collusion avec le banditisme des politiciens locaux dans la construction immobilière. " 

...

"Je suis frappé par le dénuement qui semble affecter une part de la population et dont l’image la plus représentative est celle de ces Napolitains suspendus à l’extérieur des vieux tramways qui parcourent en grinçant les artères larges à proximité de la côte."

Tramway bondé à Naples dans les années 50

...

"M’enfonçant dans la partie la plus ancienne de la ville, mon impression globale est plus proche du noir et blanc (surtout du noir d’ailleurs) des images de Francesco Rosi que des couleurs criardes des décors dans lesquels sussure Tino Rossi. Les seules couleurs égayant un peu certaines ruelles privées pour toujours du soleil sont celles des linges suspendus aux fenêtres et, même, à des fils tendus de part et d’autre.

L’ambiance sonore n’est pas composée de roucoulades mais des cris des enfants, qui jouent nombreux dans ces espaces étroits et confinés, partagés avec les scooters et les voitures."

bASSI

...

 

 

"Au rez-de-chaussée, souvent un peu au-dessous du niveau du sol, s’alignent des minuscules logements quasi-troglodytiques, des échoppes comme l’on n’en voit déjà plus en France en 1966 et des ateliers d’artisans de toutes sortes. Je ne peux m’empêcher de penser à ces images vues quelques années auparavant à la télévision et aux actualités cinématographiques de la casbah d’Alger quand elle était le théâtre des « opérations » de nos parachutistes : un peu moins d’espace public là-bas mais une utilisation de la couleur blanche quI n'est ici pas dominante.

Le quartier du Vomero (larges boulevards, arbres, immeubles  modernes

Contrastes ...

 

"... j’emprunte le funiculaire central pour me rendre au sommet de la colline de Naples dont on ne voit d’en bas que la chartreuse San Martino et le château Sant' Elmo.

En quelques minutes, je retrouve une ville européenne avec ses larges artères bordées d’arbres et d’immeubles récents et salubres (le quartier du Vomero)."

Capri en 1966

 

"A Capri, ou nous parvenons au terme d’une traversée de l’ordre de deux heures au départ de Naples (45 minutes d’hydroglisseur suffisent aujourd’hui), nous sommes assaillis par des chauffeurs de taxis désoeuvrés, les touristes n’étant ici aussi pas légion. Ils nous proposent de visiter l’île à bord de leurs curieuses berlines décapotables à quatre portes, des espèces de Fiat ayant emprunté leur couleur rouge aux Ferrari. Je crois bien que le terme de « course » n’a jamais été aussi approprié : de Capri, je garde le souvenir angoissé d’une course effrénée sur une route très étroite bordée d’un côté par des murets en pierre et de l’autre par du vide. La quasi-absence de circulation les incite à améliorer la performance. La tradition de virtuosité semble se perpétuer de nos jours. Elle est toutefois bien tempérée par la densité du trafic."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

Pour faire un commentaire, une suggestion, une critique, cliquez sur ce lien