"  Le mot artificiel peut prendre plusieurs sens. Celui ici retenu pour ce sous-titre, associé comme substantif à robot, est qualifié dans le dictionnaire du CNRS de «qui est sans fondement sérieux». C'est le sens choisi par l'écrivain du 19ème siècle Jules Lemaître déclarant «les automates, les musées de cire, voilà de l'artificiel». Et les automates d'alors étaient plus spectaculaires que les robots ménagers des années cinquante.

En effet, les automates,qui utilisaient des dispositif mécaniques, se présentaient souvent sous la forme d'êtres vivants, ce depuis l'Antiquité jusqu'à Jean-Eugène Robert-Houdin, contemporain de Jules Lemaître, en passant Léonard de Vinci et Jacques de Vaucanson.

Dans le domaine industriel, on se rapproche plus de la définition des robots proposée en introduction avec chez Renault le «robot Garcin», popularisé sous l 'appellation de «machines-transfert». Comme le montre un film tourné en 1956 par ce qui était alors la Régie Nationale des Usines Renault (RNUR), des pièces mécaniques sont acheminées par un convoyeur (le transfert) et, de place en place, usinées, assemblées et contrôlées (les machines) sans quasiment plus d'intervention humaine. Un autre film de la même époque consacré à la préparation des carrosseries de 4CV montre en revanche de nombreux ouvriers s'affairant sur une chaîne de montage.

En effet, dès 1950, Alan Turing avait proposé un test permettant d'attribuer ou non le titre de «machine pensante». Aux questions posées par le chercheur, l'ordinateur donnait ou non l'illusion d'être un humain. Comme la réponse n'était pas systématiquement binaire, on avait ensuite été conduit à distinguer une «intelligence artificielle faible» au bénéfice du doute et pour un domaine très limité et une «intelligence artificielle forte» qui demeurait une cible à atteindre … plus tard. "