Baby-boomer
Sabotier
1975 Chausseur galochier
" A l'été 1975, nous partons en vacances itinérantes en Suède, pas seulement pour voir de plus près ces fameux sabots suédois qui font fureur en France depuis quelques années.
En fait, il ne s'agit pas de sabots au sens propre (faits d'une seule pièce de bois) mais de galoches dont seules les semelles sont en bois et le dessus en cuir.
Et, sans doute parce que cette fabrication se prête mieux à la série, de tout ce voyage, nous ne verrons pas une seule échoppe de sabotier, ou plutôt de galochier. Seulement, des étals dans les magasins, d'où le titre de cette chronique qui fait la part belle aux commerces de chaussures.
La mode du «sabot suédois» est lancée par le mouvement hippie qui y prête une marque de rejet de la société de consommation et, peut-être aussi un symbole d'une classe sociale pauvre et proche de la nature.
Mais cela ne suffirait certainement pas à emporter l'adhésion de clients en grand nombre si des stars (des femmes essentiellement) ne s'entichaient pas de ces ustensiles attirant l'attention en les associant à des tenues «bohème chic».
Dès lors, grâce au pouvoir de fascination exercé par ces stars (que l'on dénommerait aujourd'hui influenceuses), les quantités produites et leurs tarifs s'envolent, des tarifs bien éloignés de ceux des sabots qui ne sont plus guère portés par les populations rurales.
Le «sabot suédois», la galoche, perd aussi sa vocation pratique. On en fabrique avec des semelles d'une épaisseur démesurée, d'autres pour femmes essentiellement avec des talons qui, pour ne pas être aiguilles, ne garantissent pas une stabilité tous terrains. "
Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer
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