Même si les dispositions prises depuis 1975 tendent à réduire ces effets délétères, personne ne peut honnêtement affirmer que leur suppression totale constitue un objectif atteignable.

Réduire autant que faire se peut le volume des déchets et pour cela éviter d'en produire à la source constitue la solution la plus radicale. La loi du 3 août 2009 s'inscrivant dans le cadre du Grenelle de l'environnement inclut entre autres sujets un article 46 stipulant une réduction de la production de «déchets par destination».

En ne considérant que la seule production d'origine ménagère, chacun d'entre nous produit 1kg d'ordures par jour. C'est deux fois plus qu'en 1960 et 10 fois plus qu'un siècle auparavant. Le rythme d'augmentation est de l'ordre de 2% par an.

Dans le domaine de la limitation à la source, il y a fort à faire et l'on avance d'autant moins vite que les intérêts des firmes vont souvent à l'encontre de cet objectif , à commencer par toutes celles qui se sont spécialisées dans la fabrication des emballages et des produits conçus pour être rapidement jetés après usage.

L'obsolescence programmée qui impose artificiellement une durée de vie limitée et les produits non conçus pour être réparables constituent également des pépites. Un concessionnaire de matériel de jardin m'a ainsi asséné tout récemment cette formule «économiquement irréparable» pour un défaut de contact qui aurait certainement été «économiquement réparable» si le matériel en question avait été conçu différemment et si le prix des pièces détachées n'avait pas été délibérément prohibitif.

Et la durée de vie peut même être si comptée que la condamnation à la casse s'applique durant la période de garantie, ainsi que je l'ai expérimenté...

Dans le domaine de l'emballage, on a beaucoup évoqué – à juste titre – les effets des sacs plastiques des fruits et légumes. Mais leur suppression n'a pas tout réglé. Les emballages qui ne servent qu'à supporter l'étiquette de prix de produits pré-conditionnés (viandes, gâteaux …) subsistent de même que les suremballages à des fins publicitaires, voire pour donner l'illusion d'un contenu plus volumineux qu'il n'est.

Selon le film documentaire «ma poubelle est un trésor», les suremballages occupaient ainsi en 2010 près de la moitié du volume de nos poubelles.

Le recyclage des bouteilles en plastique et en verre n'est à y bien regarder qu'un expédient dont nous nous passions sans difficulté jusqu'aux années 70 en France, d'ailleurs un expédient dont le Danemark et la Finlande se passent encore.

Mais on comprend facilement que les industriels qui ont investi dans ces emballages recyclables ne soient pas disposés à revenir à la formule des bouteilles consignées.

De même, les entreprises de traitement des déchets, d'importants groupes de dimension nationale et internationale, ne tiennent pas spécialement à voir leur «marché» péricliter d'autant que, selon Baptiste Monsaingeon, la gestion environnementale est devenue «une opportunité de développement particulièrement profitable».