Drone

1973 Ennemi, entends-tu ?

Pilote de l'U2 capturé

"    A l'embrasement du deuxième conflit mondial a succédé une période de guerre froide entre l'«Est» et l'«Ouest» qui durera une quarantaine d'années, ce jusqu'à l'effondrement du bloc soviétique (l'«Est»).

L'espionnage prospère et notamment l'espionnage aérien. En mai 1960, l'interception d'un avion-espion américain U2 dans le ciel de l'URSS fait grand bruit (si grand que j'en conserve un souvenir précis) quand le retors Nikita Khrouchtchev brandit le portrait du pilote abattu.

L'affaire de l'U2 et la conférence au sommet de Paris, Les Actualités Françaises,  18 5 1960, 2 minutes

 

Sans doute cette humiliation de l'«Ouest» a t'elle pesé lourd dans l'accélération des projets d'aéronefs sans pilotes et dans leur orientation combative et pas exclusivement observatrice, une orientation que l'on verra à l’œuvre durant la

guerre du Vietnam mais aussi dans d'autres conflits durant lesquels les deux grandes puissances de l'«Est» et de l'«Ouest» s'affronteront par pays interposés.

 

En 1973, lors de la guerre du Kippour, l'élimination de 200 pilotes Israéliens en 48 heures par des missiles sol-air tirés depuis l’Égypte est à l'origine du lancement du programme Scout par Israël et, neuf ans plus tard, un drone issu de ce programme est utilisé au-dessus de la vallée de la Beka au Liban afin d'observer, de jour comme de nuit, la progression d'une incursion Syrienne.

 

S'ajoutant aux actions terroristes, les conflits entre nations ne s'étant pas éteints avec la fin de la guerre froide, les drones ont été utilisés au Kosovo, au Pakistan, au Yémen et en Somalie (entre autres).

Salle de pilotage de drones

Leur utilisation s'est diversifiée, en tant qu'aéronefs-cibles pour les entraînements, comme leurres et comme distributeurs de tracts, ils ont aussi été armés pour éliminer physiquement des ennemis. Des drones sophistiqués et pilotés à grande distance à partir de salles de contrôle qui font penser à des salles de jeux vidéo, épargnent certes des vies de pilotes combattants mais pas toujours celles de civils.

Drone Reaper en préparation de vol

Outre l'aspect moral discutable de ces «exécutions extra-judiciaires» dénoncé par Amnesty International, Nabeel Khoury, diplomate américain ancien chef de mission adjoint au Yémen a pu estimer que «compte tenu de la structure tribale au Yémen, les États-Unis génèrent globalement de 40 à 60 nouveaux ennemis pour chaque combattant d'Al-Qaïda tué par un drone».

Déclarations de Nabeel Khoury (en anglais), RT, 11 8 2013, texte

 

A ce sujet, on lira avec intérêt sur le site du ministère des armées la communication de Jean-Baptiste Jeangène Vilmer titrée Croire que le drone permet de mener «une guerre zéro mort» est dangereux.   "

Guerre zéro mort et drones, ministère des armées, 3 11 2014, texte

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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