"Dans l'aide-mémoire qui nous sert de bible civique, le premier devoir du citoyen consiste à « respecter les institutions et les lois ». On n'envisage pas que les dites institutions puissent être dévoyées et que les lois puissent de ce fait être scélérates. Le devoir de désobéissance n'est pas à l'ordre du jour."

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Quelques années plus tôt "... fallait-il, en bon citoyen respectueux de l'ordre nouveau, faire confiance à des institutions qui prêtaient leur concours actif aux pires exactions, plaçant des malfrats à des postes de responsabilité dans la police pour rafler des citoyens innocents, à des institutions créant bientôt des sections spéciales de justice requalifiant a posteriori des délits mineurs et des délits d'opinion en crimes passibles de l‘échafaud ?"

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"En 1962, ces événements sont tout proches, la plupart de leurs acteurs sont encore en vie, souvent même en fonction. Alors, dans le peu de temps consacré au civisme, vaut-il mieux nous apprendre à distinguer la municipalité du conseil municipal ou à connaître les lois électorales du moment plutôt que de nous aider à réfléchir sur ce qui a conduit le pays, quelques années plus tôt, à une tragédie citoyenne bien plus grave que la seule défaite militaire ?"

Quand le Secrétaire d'Etat à la jeunesse du régime de collaboration avec les nazis en appelait à "l'enthousiasme et à la pureté de coeur" des jeunes en 1941