"     Ces dates de dépassement écologique qui sont mauvaises depuis 1970 pour le monde et plus encore pour la France et, plus ou moins, pour les autres pays développés ont (à l’exception de l’année 2020 du fait de l’épidémie de coronavirus) grossièrement continué à se dégrader jusqu’aux années 2010 pour se stabiliser ensuite : effet positif, bien qu’insuffisant, de la communication de ces dates de dépassement depuis 2006?

Le jour du dépassement a été en 2023 le 1 août au plan mondial, ce qui revient à considérer qu’il nous manque actuellement 0,75 Terre de surface pour atteindre l’équilibre.

Et la situation demeure pire encore lorsque l’on considère la situation des pays développés dans laquelle la France figure.

Le Jour du dépassement de la France a eu lieu sans que vous le sachiez, Green et vert, 14 05 2024,  texte et illustrations

Faire reculer le Jour du Dépassement, goodplanet., 28 07 2022, texte et illustration

Comme l’écrit le WWF France cité en introduction: «si tous les humains consommaient comme les Français, le jour du dépassement aurait eu lieu le 7 mai. Nous aurions besoin de presque trois planètes pour subvenir aux besoins de l’humanité. En effet, malgré tous les engagements pris par nos décideurs politiques et les hauts sommets organisés, la date arrive toujours trop tôt.»

Et la population a connu une croissance limitée hors Europe et Afrique. Une baisse de cette croissance en Europe n’est prévue qu’à partir des années 2050 tandis qu’elle continue de s’amplifier en Afrique jusqu’à l’horizon considéré, 2100...!

La population française continue à progresser, mais moins rapidement, Centre d’observation de la société, 10 02 2024, texte et illustrations

Voilà pour les résultats. Voyons maintenant comment la précision de la mesure de cette date de dépassement a progressé.

Le modèle du Global Footprint Network est revu et complété à chaque parution pour tenir compte à la fois de la précision croissante des mesures et des données collectées par des acteurs de plus en plus nombreux (notamment par les entreprises qui mesurent leurs propres empreintes écologiques et les résultats des actions menées pour les réduire).

Cependant, deux choses attirent mon attention que ni les ouvrages consultés ni les accès aux sites internet concernés ne m’avaient révélées explicitement jusqu’alors :

• l’Inde, actuellement cinquième puissance économique et en passe selon certains experts de gravir à la troisième place, apparaît en queue de peloton sur le graphique des empreintes écologiques, loin derrière les quatre premiers actuels, et elle est devançaient par des pays loin d’avoir cette position et cette espérance comme la Suisse,

• une autre source m’apprend que la République Démocratique du Congo RDC ne dépense actuellement que la moitié de ses ressources annuelles. Or, on a vu dans la chronique consacrée aux voitures électriques, que la RDC était un grand exportateur de ressources rares et indispensables actuellement a la fabrication des batteries (de loin premier exportateur de cobalt).

Comme je ne vois pas d’explication à ce que je considère révéler une anomalie en matière d’alerte écologique, je mets à contribution le logiciel IA Gemini. De nos échanges à ce sujet, je retiens ce qui suit:

• les dates de dépassement ne sont pas systématiquement communiquées aux deux pays mentionnés. Les raisons avancées sont le coût de ces calculs (et sans doute l’absence de contribution des pays – africains notamment – aux travaux du GFN). Il appartient à ces pays de consulter le site en anglais du GFN pour établir leurs propres plans d’actions,

• l’objectif de limitation de la population avancé dès le rapport Meadows n’est pas pris suffisamment en compte, ce qui conduit à négliger son incidence dans le calcul de l’empreinte écologique soit du fait de la croissance rapide (Inde) soit du faible niveau de vie qui conduit évidemment à consommer moins et à produire moins de déchets,

• le calcul de l’empreinte écologique se concentre principalement sur la consommation de ressources renouvelables et sur la production de déchets. Elle ne prend pas en compte de manière explicite les impacts de la pollution sur la santé humaine et les écosystèmes, qui sont pourtant des enjeux majeurs,

• pour la RDC en particulier elle peut «compenser» son extraction de ressources rares par l’existence de forêts tropicales constituant un puits de carbone important et par une agriculture de subsistance qui limite son impact écologique. De plus, il n’est pas absolument certain que les ressources minières exportées soient toutes recensées (existence de mines non officiellement recensées) ni que tous les pays intègrent au bon niveau la présence de ces ressources dans les produits finis importés.

J’en conclus personnellement que pour les pays à qui leur date de dépassement est communiquée, celle-ci demeure un indicateur utile quoique toujours perfectible pour la prise en compte des ressources minières importées.

Il reste tant à faire pour améliorer encore ...

Par contre, concernant les autres pays, l’absence de calcul de leur date de dépassement minimise l’impact au plan mondial et n’alerte pas assez sur les actions à réaliser par ces pays sur la seule base des informations mises à disposition par le GFN sur son site.      "

L'inégalité mondiale de l'empreinte écologique, Mathis Wackermagel - Statista,16 12 2021, texte et illustration

Rappel: je reste prêt à examiner toute contestation motivée qui me serait transmise.

Chronique en rapport avec celle que vous venez de consulter

Sur les véhicules électriques et la date de dépassement, cliquez ici

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

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