Chemins de fer
1956 Au charbon
"Ces locomotives à vapeur, je ne les reconnais guère quand je les vois maintenant dans des films ou des séries télévisées. Je les avais connues crasseuses et puantes, mêlant à l'odeur du charbon consumé des exhalaisons de graisses, s'époumonant dans un nuage de vapeur et de fumée, machines monstrueuses comme échappées de leurs entrepôts, piaffant comme voulant s'extraire des rails les entravant.
Je les retrouve pimpantes, astiquées, comme passées à la nénette. Leur couleur noire, hier noirâtre et visqueuse, est brillante comme celle des limousines de luxe de leur époque. Avec leur long capot précédant l'habitacle, juchées sur leurs roues de métal gris, propret, pour un peu elles se donneraient des airs de Bugatti Royale dont descendrait un « maître » en lieu et place de Jacques Lantier, le personnage imaginé par Emile Zola pour La bête humaine."
Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer
Pour faire un commentaire, une suggestion, une critique, cliquez sur ce lien