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"Le « transistor » de mes parents était un modèle Jumping de la marque Reela utilisant des transistors à germanium, technologie rapidement abandonnée au profit des transistors au silicium. Pour changer la grosse pile cubique, il fallait dévisser la partie arrière et l’on découvrait alors un embrouillamini de fils et de composants soudés (pas encore de circuit imprimé). Extérieurement, notre transistor se distinguait d’abord des postes à lampes par sa coque en matière plastique gris clair sans fioritures et, évidemment, par sa poignée flexible."

"Sur le plan du contenu des émissions, plusieurs changements étaient intervenus. La création d’Europe numéro 1 le 1 janvier 1955 avait apporté plus de spontanéité, moins de componction dans les programmes. Sans plus devoir recourir aux speakers , les journalistes présentaient désormais eux-mêmes leurs informations et certains étaient ainsi devenus des vedettes des ondes, tels Jean Grandmougin et Jacques Paoli."

"Dans les années 1950, l’autoradio constituait encore un équipement d’exception. On en voyait certes dans les films américains mais aucun véhicule français, même luxueux, n’en était doté en série. Pis encore, les tableaux de bords des voitures ne prévoyaient souvent pas d’emplacements ou les installer. Tel était par exemple le cas de l’ID19 de mon parrain sortie des usines Citroën en 1959."

"Les choses avaient pourtant commencé à changer avec l’apparition d’émissions destinées aux professionnels de la route (« Route de nuit » en 1955 sur Paris-Inter et « Les voix de la nuit » sur Europe 1 en 1958) . Cette mutation allait s’accélérer : en 1956, on compte moins de 200 000 véhicules équipés d’un autoradio; le million est dépassé en 1960. Encore ce nombre est-il sous-estimé car il ne tient pas compte des « récepteurs à transistors combinés maison-voyage-voiture » que l’on peut utiliser en automobile en les reliant à une antenne."

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"Restait à connecter le poste à une antenne alors inexistante sur la quasi-totalité des voitures. A défaut d’antennes, les voitures étaient alors dotées de gouttières. Il s’agissait en fait de retours de tôle en U au-dessus des portes. Si l’intérêt de ces gouttières quant à la canalisation des eaux de pluie demeure encore douteux puisque l’on s’en passe fort bien aujourd’hui, elles allaient constituer un temps un support déterminant au déploiement de la radio embarquée. De petits inventeurs astucieux s’avisèrent en effet que l’on pouvait utiliser ces gouttières comme on le faisait déjà pour les porte-bagages : une pièce métallique serrée en deux points sur le creux de la gouttière supportait une antenne de taille réduite tandis qu’un câble glissé librement – et plus ou moins aisément – entre la porte et la coque de la voiture assurait la liaison avec le « combiné … »."