"  La définition de constellation que je retiens ici est l'une de celles proposées par le dictionnaire CNTRL du CNRS: «ensemble de choses abstraites ayant entre elles une certaine relation», définition illustrée par une citation de Maurice Merleau-Ponty de 1945, lequel évoque la «constellation des données» d'un problème.

Je vais énumérer ici les sites internet que j'utilise le plus fréquemment pour compléter ma connaissance et illustrer mon propos, lesquels, gravitant autour de ma villégiature numérique constituent donc ma constellation numérique.

Bien entendu, au premier rang de ceux-ci, on trouve les moteurs de recherche.

Le volume de requêtes primerait t'il sur la pertinence du contenu jusqu'au point de ne pas répondre à la question?

Comme chacun sait, les moteurs de recherche fournissent non seulement des accès à d'autres sites mais aussi des illustrations et des vidéos.

Les vidéos conservées sur le site spécialisé YouTube sont apparemment privilégiées par Google (YouTube est la propriété de Google depuis 2006). Son concurrent français (malgré son appellation) Dailymotion ne doit pas être négligé pour autant.

Wikipedia, site généraliste, est surtout utile par rapport au site baby-boomer quand il s'agit de trouver l'historique d'une entreprise ou les caractéristiques d'une cité (l'évolution de sa population). C'est en consultant Wikipedia que je viens par exemple de trouver l'année exacte d'apparition de Lycos.

D'aucuns prétendent que les informations de Wikipedia sont peu fiables puisque placées sous la responsabilité de ses lecteurs bénévoles. J'ai eu l'occasion dans une chronique consacrée aux encyclopédies de contester cette généralité car je n'avais alors jamais identifié d'anomalie sur les domaines que je connaissais peu ou prou. Néanmoins, pour ma chronique du mois précédent, j'ai détecté une erreur au sujet de la halle aux cuirs de Paris, laquelle selon wikipedia n'aurait pas été reconstruite au même endroit après l'incendie de 1906.

Or, la halle aux cuirs, proche de notre domicile, était bien encore dans le 5ème arrondissement avant d'être remplacée par la Faculté Censier dans les années 60. Comme quoi, il convient de demeurer vigilant et de recouper les informations quand cela est possible

Autre illustration: la validation (ou l'invalidation dans ce cas) d'affirmations qui, à force d'être répétées, deviendraient paroles d'évangile. Ainsi de la prétendue tradition consistant à applaudir aux enterrements lors des funérailles de personnes connues du grand public. Le seul visionnage des obsèques de plusieurs grands comédiens de 1946 à 1998 démontre qu'il n'en est rien. Enfin, l'absence d'archives constitue aussi une information riche de sens. Notamment, on ne trouve trace d'aucune réaction à la réforme de l'orthographe en 1990 quand sa mise en œuvre en 2016 suscita un babil considérable de la part de ceux qui semblaient la découvrir à l'occasion de sa mise en œuvre dans les livres scolaires.

Le site d'archives de la Région Centre Val de Loire composé de films amateurs, souvent muets, raconte l'histoire contemporaine sous un jour bien différent de celui des films professionnels de l'INA. On peut l'illustrer par cette séquence de 43 secondes consacrée à une dégustation de vin par des enfants en 1956.

Autre source spécifique, le site Culture Pub ou sont stockés des films publicitaires. Sur ce même thème du vin, une séquence réjouissante d'un film d'entracte vantant dans les années cinquante les vins du Postillon auprès des «jeunes filles en flirt».

Et je n'aurai garde d'omettre des "sites-amis" comme "le piéton de Paris" et "mes années 50".

Google Earth et particulièrement son composant Street view sont de formidables outils pour illustrer des lieux sans devoir se rendre sur place. La possibilité de cadrer permet de composer des photographies adaptées aux besoins d'illustration de la chronique considérée. Ainsi par exemple de celles consacrées à la disparition des commerces de proximité dans un village normand.

Google Earth constitue également une riche source d'information à la fois pour illustrer la configuration actuelle de lieux par des images satellite d'une grande précision (par exemple, l'implantation nucléaire sur le site de La Hague) et pour identifier les changements survenus à l'aide des vues d'avions prises durant les décennies précédentes (par exemple, l’îlot Glacière à Paris avant et après rénovation).

Google Books propose aussi un service épatant: la possibilité de détecter un mot ou une expression utilisée dans tous les livres qu'il conserve sous forme numérique. Par exemple la «halle aux cuirs» apparaît ainsi mentionnée en quelques secondes dans 4 livres écrits à partir des années 30 alors que la même recherche sur Gallica, site de la Bibliothèque Nationale de France, fournit de nombreux résultats … mais dont le plus récent date de 1907.

Dans ma constellation numérique, on trouve également une panoplie d'outils qui n'apparaissent jamais mais que je mettrai au générique de fin de cette chronique:

• pour les images, paint.net qui assure la retouche des photos,

• pour la capture de parties d'écrans, screen hunter,

• pour la datation des illustrations, plusieurs sites dont par exemple ceux de philatélie (date des cartes postales sur lesquelles figure un timbre),

• pour l'identification des «bons mots», l'excellent dictionnaire des synonymes créé par l'Université de Caen, lequel se réfère aux définitions du dictionnaire du CNRS,

• pour l'identification des ouvrages appropriés, le site de la médiathèque d'Orléans qui fournit non seulement l'inventaire des livres accessibles en magasin mais encore celui des livres conservés dans les réserves (souvent les plus ad hoc car acquis durant les dernières décennies et aujourd'hui introuvables).

Je conclurai sur la mention de cette dernière référence régionale en soulignant que la consultation des sites internet n'obère ni le besoin, ni le plaisir de tourner les pages des livres dont nous devons la propagation à Johannes Gutenberg.  "

Chronique publiée en mars 2018

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Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

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