Service militaire

1962 Le pire est évité

Embarquement des appelés pour l'Algérie
Embarquement des appelés pour l'Algérie

"Le 6 octobre 1961, un magasine télévisé consacrait un sujet au septième anniversaire d'un conflit qui se poursuivait avec l'Algérie. Événements, pacification, maintien de l'ordre, les termes ne suffisaient pas à masquer la réalité d'une guerre dont on ne voyait pas l'issue. Le reportage évoquait une situation d'impasse et soulignait le fossé qui s'était creusé entre la population locale et les résidents Européens, majoritairement Français, depuis qu'une partie de ceux-ci avaient rejoint l'Organisation Armée Secrète, organisation clandestine et violente."

"Malgré une censure impérieuse, on savait que des manifestations pour la paix avaient été organisées. Le slogan «paix en Algérie» s'affichait sur les murs de Paris et, même, des départs d'appelés avaient été houleux. Ce n'était évidemment pas la relation que les actualités cinématographiques et télévisuelles faisaient des «événements»."

... "J'observais avec inquiétude la diminution du nombre d'années qui me séparait de mon service militaire. Cette crainte était d'abord nourrie par le danger physique mais aussi par la durée de l'affectation qui avait culminé à trente mois. Elle était accentuée à la vision d'un appelé revenu certes physiquement intact mais moralement cassé et dont la mère se désespérait auprès de la mienne de l'état de torpeur dans lequel il avait sombré.

 

Je ne voyais pas dans mon engagement une forme de défense des intérêts du pays et ne me sentais ni la vocation ni les aptitudes pour faire un guerrier efficace."

Allocution télévisée du 18 mars 1962
Allocution télévisée du 18 mars 1962

"De ce fait, je garde un souvenir assez vif de l'allocution prononcée le 18 mars 1962 – c'était un dimanche – par le Président de Gaulle, allocution durant laquelle il annonça qu'après quatre années de négociations difficiles, un accord avait été trouvé avec ceux que l'on appelait plus les rebelles pour mettre un terme à cette guerre qui n'avait jamais dit son nom."

"La seule chose que j'avais à craindre de perdre au service militaire était dorénavant mon temps, moindre mal."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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