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2011 Ciblés

Cible avec fléche en sou centre

... " ce sont surtout les progrès de l’informatique et de la téléphonie mobile qui offrent dorénavant la possibilité d’un ciblage vraiment personnalisé : l’information permettant de connaître mes goûts est glanée à mon insu par les moteurs de recherche en fonction de l’historique de mes requêtes ou tout simplement par ma propre déclaration volontaire sur les réseaux sociaux dans une optique de recherche de personnes partageant mes affinités et opinions. En fonction de ces informations et sans même avoir rien sollicité, je recevrai les propositions les plus susceptibles d’obtenir mon adhésion.

Mieux encore : en utilisant ces informations personnelles lorsque je me déplace, la publicité peut m’atteindre in situ. Supposons que j’apprécie la cuisine italienne, mon téléphone portable en me localisant peut m’indiquer que je m’approche sans le savoir d’un restaurant italien et, si je suis intéressé, me guider pas à pas devant un plat de pâtes."

"Alors s’agit-il d’un service appréciable ou d’une immixtion intolérable dans la vie privée allant au-delà ce qu’avait imaginé Georges Orwell dans son roman 1984 ? A chacun d’en juger. Pour ma part, j’aurai tendance à considérer que, quitte à être abreuvé de publicité, autant que ce soit à bon escient.

 

Ni publiphobe, ni publivore, quelles que soient les techniques utilisées, je continuerai à établir une distinction très nette entre :

• la publicité qui s’offre comme par exemple celle de la page d’un hebdomadaire, page que l’on peut prestement tourner ou bien encore l’affiche lorsqu’elle ne dégrade pas un paysage, l’affiche qui peut avoir un intérêt artistique, égayer un mur gris ou une station de métro mais de laquelle je peux aussi soustraire mon regard en une fraction de seconde,

• la publicité qui s’impose, laquelle continuera à me détourner de produits et services de la même manière que j’aurais éconduit un camelot trop pressant,

• la publicité qui avance masquée, qui n’ose pas dire son nom, la plus pernicieuse, malhonnête par nature, celle qui s’intitule « annonce » sans faire illusion mais surtout celle qui fait de ses produits des acteurs incognito des scenarii des films (la fabuleuse Aston Martin de James Bond supplantée par une Ford contre rançon) et celle qui, depuis mars 2010, est également autorisée dans les œuvres françaises diffusées à la télévision sous l’éloquent vocable de « placement de produit ».

 

« Publicité clandestine officielle » ferait aussi l’affaire."

 

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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