Naples

1994 Voltigeurs

"Les graves événements qui se sont déroulés à Naples et dans les environs immédiats durant les deux décennies écoulées n’incitent guère à la sérénité.

En 1973, une épidémie de choléra s’est déclarée. Elle a été attribuée à des élevages de moules implantés tout juste face à la sortie des égouts. En 1980, un tremblement de terre a atteint une large partie de la région tout autour de Naples occasionnant la mort de 3000 personnes dont 130 à Naples. L’envergure de la catastrophe n’a pu qu’être aggravée par les retards des secours et par des constructions réalisées sans précaution. Une journée après le séisme, les journalistes français parvenus sur place à Laviano, à cent vingt kilomètres de Naples, faisaient état de l’arrivée tardive de sauveteurs sans équipement adéquat tandis que l’on déplorait à Naples l’effondrement d’un immeuble récent de neuf étages et qui donnait déjà des signes de vétusté précoce du fait de malfaçons de construction."

 

"Ce dimanche 27 juillet, le train qui assure une liaison omnibus de Sorrente à Naples nous dépose à l’aube Piazza Garibaldi et nous nous dirigeons à pied vers le musée archéologique. De la ville que nous traversons, il ressort une impression de désordre et de malpropreté. Nous sommes particulièrement surpris de l’usage familial du scooter par les Napolitains. Trois voire quatre personnes, adultes et enfants, chevauchant les engins sans rien céder à une « conduite sportive », les cheveux au vent.

La visite du musée effectuée, nous retraversons la ville en direction du sud avec l’intention de visiter quelques églises. Nous sommes ainsi conduits à traverser des rues qui semblent malfamées, des rues que sillonnent des scooters montés « seulement » chacun par  deux jeunes hommes, le passager se consacrant à l’évidence à l’observation des touristes, de leurs bananes et autres équipements photographiques.

Leur ballet me fait irrésistiblement penser à celui du bataillon de voltigeurs motocyclistes qui s’était tristement illustré huit ans auparavant à Paris, à la différence bien entendu que le passager n’est pas nanti d’une matraque mais qu’il compte visiblement ne pas repartir les mains vides de son expédition.

Nous avons rapidement confirmation de nos craintes en croisant une touriste allemande qui nous dit avoir été attaquée et nous montre son foulard déchiré en deux sans doute dans un mouvement de résistance."

 


Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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