Baby-boomer
Météo
1976 Le coq et la grenouille
"Comme dans beaucoup d’autres domaines (le téléphone par exemple ), le milieu des années soixante-dix constitue une période de transition durant laquelle coexistent les vestiges d’un passé qui s’éteint et les éléments avant-coureurs des temps à venir.
Le passé en matière de météorologie est fait des dictons de l’almanach, de l’observation de la position des pattes avant du chat par rapport à ses oreilles quand il fait sa toilette, du
changement de direction du coq qui trône au sommet du clocher de l’église.
En matière d’outil de prévision domestique, on s’en tient à la statuette qui change de couleur sur le buffet de la salle à manger, ou, plus évolué, au baromètre accroché sur le manteau de la
cheminée.
Chacun a ses sources et il n’est pas jusqu’au « speaker » de la radio (c’est ainsi que l’on dénommait souvent ceux qui parlaient « dans le poste ») qui ne conforte ces approches souvent empiriques en prétendant disposer de sources originales et personnelles.
Ainsi Albert Simon établit-il sa réputation sur Europe1 en prétendant doctement qu’une des sources de ses oracles est constituée par les mouvements de sa grenouille plongée toute vive dans un bocal. Il est à ce point confiant dans la fiabilité de ses prévisions qu’il peut se permettre d’enregistrer le bulletin du samedi le vendredi. Les auditeurs ne s’offusquent pas quand il annonce ainsi une dégradation du temps pour le lendemain alors que chacun, en ouvrant sa fenêtre, peut constater qu’elle a pris de l’avance .
On l’écoute plus pour sa diction très particulière et sa voix chevrotante, qui amuse le public et fait la fortune des imitateurs, que pour ses messages, la météo étant encore pour beaucoup une source de brocards."
"Passons maintenant aux éléments avant-coureurs du changement.
Les premiers satellites d’observation météorologiques ont été lancés par les États-Unis, commençant à compléter le recueil d’information par avion, et le premier satellite européen, Meteosat1, sera opérationnel l’année prochaine. L’augmentation constante de la puissance des ordinateurs, notamment avec l’arrivée de la quatrième génération dotée de microprocesseurs, permet d’exploiter immédiatement (on dit alors « en temps réel » pour marquer la différence avec les traitements différés qui sont encore très majoritaires), cette foultitude d’informations et d’en dégager la quintessence pour affiner et fiabiliser les prévisions."
Pour consulter la rubrique sur le téléphone, autre domaine ayant subi une évolution profonde, cliquez ici
Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer
Pour faire un commentaire, une suggestion, une critique, cliquez sur ce lien