Encyclopédie

2012 Impressions soleil couchant

4 tomes de l'Encyclopaedia Universalis

"La dernière parution de l'encyclopédie autodidactique remonte (au mieux selon les sources) à 1990. Le mémento Larousse a disparu des rayons des bibliothèques et la tentative de l'éditeur de créer un dictionnaire encyclopédique en 21 volumes n'aura duré que sept ans (de 1971 à 1978)."

 

En 2012, avec l'interruption de publication imprimée de la dernière encyclopédie, l'Encyclopaedia Universalis apparue en 1968 et dont la diffusion annuelle avait chuté de 20000 à 3000 exemplaires, le sort des encyclopédies de bibliothèques semble définitivement scellé."

"A ce sujet, je mesure l'ampleur de la mutation en me remémorant le Professeur Bruno Lussato, militant pour la micro-informatique, qui m'avait accueilli avec un collègue dans son appartement du rond-point des Champs Elysées en 1970 au sujet d'un travail que nous menions en troisième cycle de son cours au Conservatoire National des Arts et Métiers. Il prêchait l'importance de la culture générale et des livres en prenant précisément comme illustration les volumes de l'Encyclopaedia Universalis disposés sur une étagère de son bureau. Malgré sa grande clairvoyance, je pense qu'il n'imaginait alors pas que toutes ces connaissances seraient accessibles des «petits chaudrons» (ainsi appelait-il les ordinateurs personnels d'alors par opposition aux «grands chaudrons», les «unités centrales», domaine réservé des informaticiens).

 

Une trentaine d'années plus tard, les encyclopédies qui subsistent ont donc migré sur des supports numériques et sont accessibles via les «petits chaudrons», plus petits encore que ceux des années soixante-dix (avec les tablettes et les smartphones) et bien plus largement diffusés qu'on ne l'imaginait alors."

Logo de wikipedia

"Les encyclopédies réunissaient les meilleures conditions de cette migration:

 

  • l'accès facile et de n'importe ou à des informations qu'elles soient fondamentales ou plus légères (l'âge du cinéaste dont le film passe à la télévision),
  • les modes de recherche par mots-clés en se dispensant d'un index (même bien fait comme l'était celui du QUID),
  • la richesse additionnelle du mufti-média (qui permet notamment d'écouter le miaulement d'un chat sur le Larousse en ligne),
  • les mises à jour sans attendre une prochaine (et parfois hypothétique) édition.

A tous ces avantages, déjà déterminants, s'ajoute avec Wikipedia (et avec d'autres sites moins fréquentés) celui de la gratuité."

"Wikipedia présente l'originalité de compter sur ses lecteurs pour formaliser et pour contrôler le contenu des informations qu'il rend disponibles à tous. Avec 150 millions de lecteurs réguliers dans le monde en 2007, elle atteint un public incommensurablement plus large que celui des encyclopédies imprimées. En complément des moteurs de recherche, au premier rang desquels Google, elle constitue un formidable (inespéré pour ceux de mon âge) moyen d'accès aux connaissances et, d'une manière plus modeste aux informations de toutes natures.

 

Des chicaneurs – souvent, des pédants - mettent régulièrement en cause sa fiabilité du fait de son mode de mise à jour décentralisé."

"C'est oublier que les encyclopédies constituées par des spécialistes n'étaient pas exemptes d'erreurs et d'appréciations tendancieuses (cf. «la civilisation apportée à l'Indochine» par exemple).

 

C'est oublier aussi que les seuls contributeurs réguliers (ceux qui font au moins une mise à jour par mois) se comptent par milliers en France."

"Cette approche libérale et communautaire ne garantit-elle pas au contraire plus de fiabilité et d'ouverture d'esprit qu'une démarche centralisée et partisane comme celle mise en œuvre avec Conservapedia aux États-Unis?

 

Ceux qui ont une pratique de l'anglais peuvent y accéder pour en juger par eux-mêmes."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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