Electricité

1995 Pas si polluant

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En 1995, l’électricité dépend à près de 80% de l’atome. Cet assujettissement à une source prédominante est défendu par les gouvernants comme une garantie d’indépendance de la France, argument très contestable dès lors que les gisements d’uranium sur le sol national ne suffisent pas à couvrir les besoins de nos centrales. Ainsi, la mine de Bessines dans le Limousin, mine ouverte en 1949, a fermé en 1988 , laissant d’ailleurs en héritage des déchets radioactifs contaminant les sources d’eau potable de Limoges et de ses alentours.

 

Alors, l’énergie électrique issue du nucléaire, pas si polluante ? "

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Réponse positive si l’on ne considère que la seule pollution atmosphérique liée à la combustion du charbon et du pétrole, sans tenir compte de la pollution liée à l’extraction de l’uranium, au retraitement problématique des déchets et, surtout, aux risques vitaux des radiations ionisantes, risques déjà subis en plusieurs points du globe.

Comparée à la combustion des énergies fossiles, la pollution liée à l’énergie électrique issue du nucléaire est donc simplement déportée dans l’espace (le véhicule électrique est réputé « propre » si l’on ne considère que son absence de pot d’échappement …) et dans le temps (nos descendants assumeront la gestion des déchets radioactifs et des zones polluées).

 

Pour autant, à la fin du siècle, l’accroissement des prix du pétrole et les nuisances créées par un parc automobile sans cesse grandissant ont pour conséquence un regain d’intérêt pour l’électricité. "

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"Dans le domaine des transports routiers, le tramway et la voiture électrique apparaissent comme des solutions susceptibles de répondre à la pollution atmosphérique des cités. Les deux ont en commun d’être nés au 19ème siècle et d’être depuis lors tombés en désuétude."

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"Le tramway, qui avait été déployé dans la plupart des villes Françaises avec des lignes gagnant souvent les campagnes alentour, n’était plus présent au début des années quatre-vingt dix que dans trois villes"

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"Quelques autres villes, comme Limoges, avaient abandonné les rails mais conservé les caténaires pour faire circuler des trolleybus".

La résurrection du tramway de Strasbourg, tramway inauguré le 25 novembre 1994, seulement 34 ans après le démantèlement du réseau de son prédécesseur, allait requinquer la formule et entrainer l’adhésion de nombre de villes moyennes.

 

"La voiture électrique avait, elle, complètement disparu du décor depuis des décennies. Pourtant, la « jamais contente » (bien qu’électrique …) s’était illustrée en 1899 à Asnières comme le premier véhicule automobile à franchir le cap des 100 km/h."

" A l’heure où les constructeurs automobiles nationaux misent à nouveau sur la traction électrique, en partenariat avec des entreprises japonaises, l’incertitude demeure quant au résultat de ce pari risqué. Elle est motivée par la modeste autonomie permise par les batteries (du même ordre que celle de la Renault 5 électrique de 1975) et par le problématique retour sur un investissement lourd."

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"L’autre question a bien entendu trait au mode de production de l’électricité : quelles solutions après – ou avec – le nucléaire pour disposer d’une énergie électrique propre, ou, en restant réaliste, moins polluante et moins risquée ?"

 

Chronique publiée en septembre 2011

complétée en janvier 2019 (étape de 1953)

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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