Bains-douches

2013 Récurage pour tous

Bains douches de la Butte aux Cailles Paris 13ème ardt. Photo Google streetview
Bains douches de la Butte aux Cailles Paris 13ème ardt. Photo Google streetview

"Au fur et à mesure que la situation économique se dégrade, que des travailleurs tombent à un niveau de pauvreté tel qu'ils ne peuvent plus se loger décemment, que les chômeurs et les personnes sans domicile (décrétées «sans domicile fixe» par pur euphémisme) se multiplient, le besoin d'installations d'hygiène ouvertes à tous se fait plus pressant. Il ne s'agit pas seulement de faire preuve d'humanité à l'égard des démunis mais de garantir la santé publique de toute la population."

Bains-douches de la rue Lacépède Paris 5ème ardt. Photo Google streetview
Bains-douches de la rue Lacépède Paris 5ème ardt. Photo Google streetview

"Cette nécessité est plus patente dans les grandes métropoles. Dès mars 2000, le maire de Paris décide de la gratuité d'accès aux bains-douches. De 300 000 visiteurs en 1999, la fréquentation grimpe à 900 000 en 2004. Les établissements anciens ne ferment plus et de nouveaux sont ouverts. Ainsi, dans le quartier ou j'ai vécu jusqu'à 23 ans, les vieux bains-douches en briques de la Butte aux Cailles perdurent tandis que, rue Lacépéde, tout près de la place de la Contrescarpe, est érigé un bâtiment moderne, plutôt réussi, regroupant la crèche municipale et les bains-douches."

"En 2012/2013,les grandes chaînes de télévision consacrent des reportages à la «fréquentation accrue des bains-douches due à la crise». Dans une séquence diffusée par TF1, on apprend que cette fréquentation a encore augmenté de 40 % en trois ans.

Des agents de ces établissements témoignent du sort peu enviable de la plupart de leurs visiteurs."


"Le temps évoqué dans l'«almanach nouveau de l'Allier en 1982» semble loin, celui ou les travailleurs – qui travaillaient dur mais qui travaillaient – se rendaient de conserve aux bains-douches du village le dimanche matin pour mieux «se retrouver après au café d'en face à l'heure de l'apéritif ou du tiercé», le temps ou la dame des bains-douches ne rechignait pas à ce que des couples partagent la même cabine : «ils me disent qu'ils sont mari et femme et je ne leur demande pas leur plaque d'identité».

Les bains-douches ont perdu ces côtés festifs. Ils ne sont plus que le dernier refuge des mal lotis de notre société et leur renaissance n'a donc rien qui puisse nous réjouir."


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Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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