Bains-douches

Propreté-Egalité-Fraternité

"Le développement en France des établissements publics de bains-douches «de propreté» s'opère à la fin du 19ème siècle, porté notamment par la loi du 5 avril 1884 qui crée un régime juridique uniforme pour toutes les communes et qui déclare l'hygiène d'intérêt public.

Dès lors, on ne s'étonnera pas qu'à la mention «bains-douches» soit souvent associé l'adjectif «municipaux» et que celle-ci voisine avec la devise de la république."

"Les implantations d'établissements (de douches et de bains-douches) se poursuivent jusque dans les années cinquante et cela s'explique bien par la situation dans la période d'après-guerre que j'ai évoquée dans d'autres chroniques de cet abécédaire:

  • l'eau au robinet n'est pas généralisée: les puits (en milieu rural) et les fontaines (en ville) ont encore une raison d'être qui n'est pas seulement décorative;

  • même si l'eau parvient jusqu'au logement, les installations sanitaires sont réduites. Dominique Laty précise que les salles de bains demeuraient après guerre l'apanage des familles bourgeoises (j'ajouterai : et certainement pas de la petite bourgeoisie) et de certains foyers modestes accueillis dans des habitations à bon marché (HBM). Dans «une histoire de l'hygiène», Jean-Pierre Goubert indique par ailleurs que «en 1954, un logement sur 10 en France possède une salle de bains ou une douche» et que, encore en 1968 «à peine 17% des habitations d'agriculteurs possédaient une salle de bains»."

Voiture dans une station de lavage

"L'hygiène domestique avait-elle tant évolué en milieu rural pour que, en 1982, les bains-douches ne fassent plus recette?

Comment expliquer que les «bains de propreté» pour les humains périclitent alors que la modicité de leurs tarifs justifierait leur pérennité?

Pourquoi ces humains qui se détournent des établissements collectifs pour leurs propres soins assurent-ils dans la même période le succès naissant des installations collectives de lavage des automobiles (avec le même argument d'économie d'eau et donc d'argent) ?"

Photos des bains douches désaffectés des 2 villages

"Je n'ai pas trouvé de réponses à ces questions. Toujours est-il que ces édifices érigés par les municipalités comme d'autres installations utilisant l'eau (lavoirs, piscines, vespasiennes) ferment leurs portes dans l'Allier comme apparemment dans les autres départements Français.

Et cependant, on était allé très loin en matière d'installation de bains-douches. En recherchant le nombre d'habitants des villages ayant abandonné leurs installations qui étaient mentionnés dans l'article, j'ai été étonné de constater que les plus grands accueillaient quelques milliers d'habitants et que deux en comptabilisaient moins de mille: Saint-Léon 773 habitants, Tréteau 603 habitants."

Textes entre guillemets extraits de l'Abécédaire d'un baby-boomer

 

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